La laque prend ses racines en Chine il y a plus de trois mille ans, et sa technique s'est développée ensuite dans toute l'Asie du sud est. Appliquée sur le bois elle le protège en l'imperméabilisant. On s'en servait aussi comme colle, par exemple pour faire adhérer des inscriptions en or sur des armes de bronze, dès la plus haute Antiquité chinoise. Mais son usage principal semble avoir concerné la protection des cercueils dès l'époque de la Dynastie Zhou (voir suite de l'article, ci-dessous). La production de laque s'est accrue et démocratisée dès le IVe siècle avant notre ère. On produisit ainsi des objets de vaisselle, dont certains exemplaires ayant servi de dépos funéraires se sont parfaitement conservés. Le laque (le français utilise le masculin pour désigner l'enduit de laque) pouvait s'appliquer sur de fines feuilles de bois, comparables à nos feuilles de contreplaqué, que les artisans courbaient par la chaleur et en utilisant des moules. En mélangeant des pigments à cet enduit on obtenait une riche palette de couleurs : rouge, noir, jaune, blanc, brun et bleu.
Le laque est sans doute le type d’artisanat vietnamien le plus connu et le plus prisé.
La fabrication
Au nord du Vietnam pousse un arbre particulier, le laquier, dont le tronc porte des incisions en diagonale, qui recueillent sa sève. Celle-ci constitue la laque brute. On la laisse décanter pendant plusieurs semaines dans des paniers étanches.
On prélève la résine, un peu comme on le fait avec le latex, sur les hévéas, par des entailles à la base du tronc sur lequel sont fixés de petits bols en bambou. La résine ou le latex (non la sève qui est un fluide nourricier d'autre nature) du laquier a une très forte qualité adhésive et un brillant magnifique.
La sève résineuse récoltée doit être utilisée dès qu'elle a été filtrée et purifiée, colorée ou nature. Elle sèche en formant un film insoluble et sans pores.
La laque naturelle s'utilise par application de couches très minces ; la qualité de la laque est déterminée par le nombre de couches — sept couches pour une belle laque — les chinois peuvent passer jusqu'à 18 couches sur les plus beaux objets sculptés.
La couleur est obtenue en fonction des produits naturels ou chimiques incorporés, de l'oxyde de fer pour le noir, du sulfure naturel de mercure pour le vermillon, du sesquioxyde de fer pour l'ocre rouge, du sulfure d'arsenic pour le jaune, mélange de jaune et de noir pour le vert.
La laque adhère sur de nombreuses surfaces, bambou, bois, feuilles de palmier, métal, cuir.
Elle possède de nombreuses qualités comme de rendre imperméables les objets qu'elle recouvre, elle résiste aux insectes et garde en toutes occasions sa flexibilité.
Elle a de grandes qualités, mais aussi quelques défauts comme l'impossibilité de réparer les cassures. Une réparation, si bien faite soit-elle, se voit toujours.
Lorsque les couleurs sont séchées, on ponce avec une poussière de charbon de bois, tout en lavant à grande eau mélangée à de la chaux. Ce ponçage donne au laque sa profondeur et son brillant définitifs.
Les laques vietnamiennes peuvent ainsi être en relief ou peints, incrustés de coquille d’œuf ou décorés de feuille d’or ou d’argent. Les voyages organisés prévoient toujours à leur programme une visite de fabrique de laque à Saigon, qui est réputée pour la qualité de sa production.
Tableaux laqués
Tableaux laqués
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